

Enquête de terrain
Nous avons, avant d’entamer notre travail d’enquête de terrain, défini avec le responsable de la veille médiatique un périmètre d’acteurs liés directement ou non au sujet. Nous avons ainsi établi un panel d’acteurs associatifs, médicaux et juridiques susceptibles d’être impliqués dans la question intersexe.
Nous souhaitions par ailleurs entrer de manière progressive dans le sujet, en commençant par les entretiens associatifs. L’objectif était le suivant, acquérir un bagage technique suffisant sur la question, avant d’entamer les entretiens avec nos contacts médicaux, qui nécessiteraient l’utilisation d’un langage plus spécialisé.
Cette logique d’entrée progressive dans le sujet s’est également appliquée à la rédaction de nos questionnaires, avec une spécialisation croissante des questions. Ces questionnaires étaient par ailleurs spécifiques à chaque corps d’acteurs interrogés. Concernant le domaine médical, nous avons considéré que les spécialités suivantes étaient potentiellement impliquées dans le traitement de cas d’intersexualité: urologie, pédiatrie, endocrinologie, embryologie, psychiatrie, gynécologie.
Nous souhaitions que deux membres de l’équipe soient présents à chaque rencontre avec les acteurs, afin de garantir une plus grande interaction avec ces derniers. Nous avons ensuite mené successivement nos entretiens avec des associatifs puis médicaux et avons pu organiser, grâce à l’aide de la présidente de l’association AMIHE, Sylvaine TELESFORT, une table ronde à l’hôpital Trousseau. Cette rencontre était d’autant plus intéressante qu’elle était pluridisciplinaire, réunissant le Professeur Jean-Pierre SIFFROI, généticien, Geoffrey ROSS de l’association Autre Cercle ainsi que Sylvaine TELESFORT de l’association AMIHE. Cet entretien nous a permis de confronter de manière directe les points de vue de sphères différentes sur des questions liées à l’intersexualité.
Nous avons par ailleurs établi une base d’entretiens filmés réalisés dans le cadre de l’Interface Project (http://www.interfaceproject.org/home) qui retracent différents parcours d’individus intersexe. Ces vidéos nous ont par ailleurs offert un point de vue plus international de la question.
Enquête médiatique
A partir du milieu des années 2000, plusieurs acteurs ont participé a remettre la question sur le devant de la scène, et ce de manière internationale. Cette controverse a mobilisé les parents et les médecins, et les acteurs qui les représentent, sur des questions scientifiques et sociales. La mise en place d’une base de donnée de veille médiatique, qualitative et quantitative, nous a permis d’établir plusieurs constat.
Les acteurs s’expriment sur des canaux différents qu’il s’agissait d’abord d’identifier afin d’établir un périmètre de veille cohérent. De plus, les mots clefs qu’ils utilisent sont eux aussi différents, selon le message à transmettre et le public auquel ils s’adressent.
Par ailleurs, L’intersexuation est un sujet à caractère international car il concerne des caractères sans limite de frontière ou de géographie. Nous avons donc prêté une attention particulière à la manière dont les acteurs s’expriment selon leurs origines géographiques.
Le constat est que si les Etats-Unis sont la zone géographique la plus prolifiques, il existe des îlots géographiques intéressants tels que le Kenya, l’Inde ou encore le Ghana qui témoignent d’une sortie du sujet du cercle uniquement occidental. Il était par ailleurs bénéfique d’analyser les différentes prises de position en rapport à un cadrage géographique.
Plus généralement, la veille était un apport qualitatif au travail d’enquête de terrain, en ce qu’elle a permis de mettre en lumière les réseaux d’acteurs ainsi que la complexité des liens et des usages qui les régissent.







